L'histoire de la Blueberry

avril 28, 2025

histoire blueberry cannabis

🌿 Blueberry, mythe ou héritage ?
DJ Short, Heime Cheeba, et la vraie histoire d’une légendaire

Je suis né en 1989. Pour beaucoup de gens de ma génération, la Blueberry est une légende, un monument génétique, une variété qui évoque immédiatement un parfum sucré, des notes de baies sauvages, une détente cérébrale et corporelle inimitable. Et comme beaucoup, j’ai grandi avec l’idée que cette variété avait un seul père : DJ Short.

C'est ce que disent les livres, les interviews, les articles officiels. Mais voilà, un contact fiable m'a fait douter, et j'ai commencé à creuser, à recouper les infos, à comparer les témoignages sur plusieurs semaines. Et ce que j'ai découvert, c'est une histoire bien plus complexe et nuancée que celle qu'on nous raconte.

Quand on cherche au-delà des mythes et des récits marketés, une autre vérité apparaît. Une vérité plus complexe, plus riche, et peut-être plus juste. Une vérité où les héros oubliés comme Heime Cheeba méritent d’être remis en lumière.


📀 La version connue : DJ Short, le magicien des terpènes fruités

Officiellement, DJ Short est crédité comme le créateur de la Blueberry que l’on connaît, distribuée via Dutch Passion ou Legends Seeds. Sur son site et interview il raconte qu’il a commencé à expérimenter la culture de cannabis vers 1978, et qu’en 1981, il avait déjà identifié le phéno magique qui deviendrait la Blueberry. Ce phéno serait né d’un croisement entre une Highland Thai, une Chocolate Thai, une Oaxacan Gold, et une Afghan Indica. Il bossait à l’époque dans une petite pièce de son appartement, avec peu de moyens, en sélectionnant à partir de graines venues de "ditch weed" mexicain (des variétés peu puissantes et souvent instables) et ça vient de sa bouche...Il peut te parler des heures a propos de sélections de blending ou des autres entreprises qui volent les noms… Mais dire la réelle provenance de la BlueBerry, il n’en est pas vraiment capable voir même incapable pour un problème d’ego certainement…. Ou d’oseille…..LOL

Les choses commencent à grincer. Vous ne trouvez pas???


Une légende trop belle ? Les faits chronologiques ne collent pas

Prenons du recul. Comment expliquer que, en seulement trois ans, avec peu d’espace et des moyens limités, DJ Short ait pu créer l’une des variétés les plus emblématiques de l’histoire du cannabis ? Sérieusement ? Ce genre de résultat demande habituellement des années de sélection massive, de backcrossing, des milliers de graines testées et énormément d’espace.

“Mis à part la chance, qui à mes yeux n’existe pas je ne vois pas d’autres possibilités… ou oui prendre des graines déjà bien breedées et de faire simplement une sélection + blending comme tout le monde fait en fin de compte mdr…”

Dans les années 70-80, des breeders comme Cheeba, Brother Haze, Nevil ou Tom Hill testaient entre 10 000 et 20 000 graines par strains et sur plusieurs générations pour sélectionner un seul mâle ou femelle intéressante. C’était un travail d’orfèvre, long, exigeant, et réservé à ceux qui avaient accès à la terre, au climat, aux moyens.

Alors qu’on nous fasse croire qu’un gars dans son appartement, en quelques années, seul, ait créé une lignée ultra stable, avec un profil aromatique unique et une couleur bleue inédite… Il est légitime de poser des questions.


🧬 Heime Cheeba : le conservateur oublié

Et puis il y a le grand et unique Biker Heime Cheeba.

Dans le Pot Cast #68, Cheeba ne prétend pas directement avoir "créé" la Blueberry, à mes yeux pour ne pas donner de la force à DJ short. Il se présente comme un conservateur génétique, un homme de terrain, un gars qui préservait, croisait, observait. Mais ceux qui l’ont connu savent qu’il travaillait déjà avec des variétés fruitées et colorées bien avant 1978.

Dans ce podcast il parle de ses lignées plus aux moin finies en 1982, avec des plantes qui "saignaient violet" à la coupe, des Colombiennes ou Mexicaines aux teintes rouges, une esthétique et une vibe totalement Blue, bien avant que le mot ne devienne branding. Il parle aussi d’un breed avec sa RKS et une Blueberry

Il discute aussi de la génétique de Nevil's Haze et de sa relation avec lui. Il affirme également détenir la inédite NL9, reçu directement de Nevil lui-même, uniquement à des fins de conservation. Il ne l'a jamais publié sous quelque forme que ce soit et affirme qu'il ne le fera jamais sans l'autorisation expresse de la famille de Nevil.

Cheeba sélectionnait des phénos qui avait la sève rouges ou violettes.

Sa "Blue Line" n’était peut-être pas aromatiquement la même que celle de DJ Short, mais elle partageait un code couleur, une signature visuelle et anthocyanique évidente. Dj short l’a toujours dit qu’il sélectionnait la blueberry pour son odeur de baie.

Et ici, on peut poser une hypothèse :

Il semble que la génétique appelée "Blueberry" ait émergé dans plusieurs endroits à la fois, avec des interprétations différentes selon les breeders. DJ Short a créé une lignée unique, fruitée, travaillée, stabilisée. Heime Cheeba, de son côté, cultivait depuis longtemps des génétiques aux teintes bleutées, dans une logique de préservation massive. Deux approches. Deux visions mais peut-être une seule origine. Il faut savoir que pour stalibiliser ces vieilles landrace on ne parlait pas de F5 mais la blue line de Cheeba était à la F50, donc vous pouvez imaginer que les nuances peuvent changer d’un batch à l’autre.

D’après moi Cheeba a un énorme respect pour la culture, la plante et la préservation des souches. Il se prétend être un préservateur plus que tout et ne réclame pas être le créateur de la blueberry car il a fait toutes les base mais ce n’est pas lui qui a sorti la souche sélectionnées final. Il est un peu comme un donneur de sperm mais en graines ahahah. Pour la Skunk c’est pareil il est très certainement le créateur vu que ca RKS est beaucoup plus skunk que le 95% des skunks ahaha

Dans le PotCast il explique qu’il faisait aussi la génétique pour le festival qui lui s’appellait Alaskan Blueberry Festival. On lui demandait de créer une lignée de Blueberry pour le festival, car certaines colombiennes et mexicaines saignaient en rouge, tandis que l’afghani saignait en violet. Il a dit y travailler… Rouge + violet = bleu ?

Il a parle du Alaskan Blueberry Festivall et d'une lignée qui avait un beau sang bleu lavande à la coupe.

J'ai aussi eu l'impression qu'il faisait référence à la couleur de la fleur, même si je peux me tromper. D'après ce qu'il a dit, il semble que la nouvelle version soit un croisement entre Sunset Sherbet et sa Purple Afghani. 

Je ne connais pas Sunset Sherbet, donc je n'ai aucune idée de la couleur de cette plante. Il dit que la Sunset Sherbet avait une teinte bleue, accentuée par le croisement avec la Purple Afghani, mais il n'entre pas trop dans les détails. Si la Sunset Sherbet a une teinte bleue, je soupçonne que la Purple Afghani de Cheeba l'a accentuée.


Silences, coïncidences et tensions

Mais alors, pourquoi DJ Short ne mentionne jamais Heime Cheeba ? Pas une seule fois dans ses interviews. Pourtant, Cheeba était actif et présent bien avant lui avec comme surnom “DJ”. Il avait de la place, du matos, un accès direct aux landraces et il bossait à une échelle bien plus grande.

Le détail trouble certains : selon des proches de Cheeba, Heime était spécialement connu sous le nom de Dirty Jim ou de “DJ” dans le milieu du cannabis. Et le vrai nom de Short serait David John qui donne aussi en diminutif “DJ”.
Un surnom qui aurait été "emprunté" ?
Coïncidence ?
Clin d’œil ?
Difficile de le savoir, mais ça interroge…

Et les accords commerciaux n’aident pas à clarifier les choses : DJ Short aurait vendu ses Blueberry F5 à Dutch Passion (et plus tard Sagarmatha Seed) pour 100 000 dollars, puis se serait retiré. Dutch Passion affirme avoir reçu et payé les graines à David John, mais sans preuve réelle de leur origine exclusive.


🙌 Rendre à Cheeba ce qui est à Cheeba

Ce n’est pas une croisade anti-DJ Short. C’est un appel à la nuance. À la mémoire. À la justice historique.

Il faut savoir que Cheeba partageait énormément ces graines avec son crew de bikers et cela était très connu dans le milieu. Cheeba a apporté aux anciens bikers des milliers de graines durant ces années de sélections. Dj Short à sûrement eu des graines par l’un de ces bikers ou par des proches en contact avec eux directement.

Je ne suis pas là pour détruire une légende, mais pour rendre hommage aux anciens qui sont restés dans l’ombre. DJ Short est sûrement un bon blender. Mais on nous a raconté une version trop lisse de l’histoire. Aujourd’hui, je rends à Cheeba ce qui est à Cheeba. Et j’invite tous les passionnés à continuer l’enquête, à poser les bonnes questions, et à toujours croiser les sources.


💚 Big up à ceux qui gardent la flamme

Respect à tous les anciens qui nous ont transmis plus que des graines : une culture, une passion, un savoir-faire.
Big up àHeime Cheeba,Nevil,Brother Haze,Tom Hill, et tous ceux qui ont su écouter la plante avant d’écouter le marché.

Parce que derrière chaque variété légendaire, il y a des humains. Et derrière chaque humain, une histoire à ne pas oublier. Le marché actuelle préfère ignorer cela afin d’ouvrir la porte aux opportunistes… Ne soyez pas étonné si vos strains n’ont pas de terps… L’histoire et le savoir vous amène à une réalité supérieure plus facilement. 

Mon Thread sur le forum de MrNice.nl a ce propos : ICI

PodCast : ICI

#InCheebaWeTrust #CannabisHistory #BlueberryTruth


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